Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 3.djvu/23

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sacerdotales, nous y trouvons qu’il était enjoint au peuple d’Israël de n’offrir des sacrifices en aucun autre lieu que dans la terre de la promesse, que le Seigneur Dieu devait donner au peuple d’Israël et à ses frères, afin que quand Israël y serait introduit, il y célébrât des sacrifices et des holocaustes, tant pour les péchés que pour les âmes ; mais jamais ailleurs que dans la terre sainte. Pourquoi donc l’Esprit annonce-t-il ensuite, par la bouche des prophètes, qu’un jour des sacrifices seront offerts sur toute la face de la terre et en tout lieu, ainsi que le prédit Malachie, un de ces douze anges que nous appelons prophètes ? « Je ne prendrai plus de présents de votre main. Car depuis le lever du soleil jusqu’à son couchant, mon nom est grand parmi les nations, dit le Seigneur tout-puissant ; l’on sacrifie en tout lieu, et une oblation pure est offerte à mon nom. » David, dans les psaumes, tient le même langage : « Nations, apportez vos hommages à Dieu : » oui sans doute, parce que la prédication des Apôtres devait retentir sur toute la terre. « Rendez à Dieu gloire et honneur ; offrez des sacrifices à son nom : prenez vos offrandes, et entrez dans son sanctuaire. » En effet, qu’il faille apaiser Dieu par les sacrifices de l’esprit et non par ceux de la terre, nous le lisons ainsi : « Un cœur contrit et humilié est l’offrande qui plaît à Dieu. » Et ailleurs : « Offrez à Dieu un sacrifice de louanges, et rendez au Très-Haut vos hommages. » Ainsi, voilà un sacrifice spirituel de louanges annoncé formellement, et « un cœur contrit et humilié est l’offrande qui plaît au Seigneur. » Conséquemment, d’une part, réprobation des sacrifices charnels dont Isaïe parle en ces termes : « Quel fruit me revient-il de la multitude de vos victimes, dit le Seigneur ? » et de l’autre, promesses d’un sacrifice spirituel et agréable au Seigneur, comme l’annoncent les prophètes : « Quand même vous m’offririez de la farine de froment, vos sacrifices sont inutiles ; je les ai en horreur. » Il ajoute encore : «