Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 3.djvu/247

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le Fils « qui monte triomphalement au haut des cieux, pour s’y asseoir à la droite de Dieu son Père, » et non le Père à la droite du Fils ; le Fils « qui descend dans les lieux bas de la terre. » C’est le Fils qu’aperçoit Etienne, encore assis à la droite du Père, d’où il descendra un jour, lorsque « le Père aura réduit tous ses ennemis à lui servir de marche-pied. » C’est le Fils qui doit revenir sur les nuées du ciel, dans la même gloire qu’il y est monté. C’est le Fils enfin qui répandit sur les Apôtres l’Esprit qu’il avait reçu du Père, l’Esprit, troisième nom de la divinité, troisième degré de la majesté éternelle, qui nous a fait connaître la monarchie d’un seul, mais en expliquant aussi l’économie divine à tous ceux qui admettent les discours de la Prophétie nouvelle, l’Esprit enfin « qui enseigne toute vérité, » qui réside dans le Père, le Fils et l’Esprit saint, selon le sacrement de la foi chrétienne.

XXXI. Au reste, croire à l’unité de Dieu sans vouloir admettre dans l’unité divine le Fils, et après lui l’Esprit saint, c’est n’avoir que la foi des Juifs. Qu’est-ce donc qui nous distingue d’avec eux, sinon cette différence ? A quoi bon l’Evangile, et la substance du nouveau Testament, qui nous déclarent « que la loi et les prophètes ont subsisté jusqu’à Jean, » si depuis il n’a pas fallu croire que Dieu est un en trois personnes, le Père, le Fils, le Saint-Esprit ? Dieu a voulu renouveler le sacrement de la Foi, afin que le monde le crût d’une manière nouvelle, un par le Fils et l’Esprit saint, et que Dieu fût reconnu publiquement sous les noms et les personnes qui lui sont propres, puisque le monde ne l’avait pas reconnu autrefois, lorsque le prêchaient le Fils et l’Esprit. Que nous importent donc « les antechrists qui nient le Père et le Fils ? » Ils nient véritablement le Père en le confondant avec le Fils, et ils nient le Fils en le confondant avec le Père, puisqu’ils leur accordent ce qu’ils ne sont pas et leur dérobent ce qu’ils sont. « Celui qui confesse que le Christ est le Fils de Dieu, » et