Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 3.djvu/256

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foi, que scelle et confirme l’invocation du Père, du Fils et du Saint-Esprit. S’il est écrit : « Tout témoignage reposera sur la parole de deux ou trois témoins ; » quel fondement inébranlable de nos espérances que le nombre des trois personnes divines, puisque l’invocation nous donne peur garants de notre salut, ceux-là même qui cautionnent notre foi ! Ce n’est pas tout : notre profession de foi et la promesse de notre salut ayant pour témoins et pour garants les trois personnes divines, la mention de l’Église arrive de toute nécessité ; car là où sont le Père, le Fils et le Saint-Esprit, là est aussi l’Église qui est le corps des trois personnes divines.

VII. Sortis du bain régénérateur, nous recevons une onction sainte, empruntée à l’ancienne loi qui marquait le prêtre par l’onction de l’huile. C’est ainsi qu’Aaron fut sacré par son frère Moïse. C’est ainsi que Jésus est appelé Christ du mot chrême, qui désigne l’onction par laquelle Dieu le Père l’a rempli de son Esprit, suivant ce qu’on lit aux actes des Apôtres : « Ils s’assemblèrent dans cette ville contre votre Fils sacré que vous avez marqué de votre onction. » Ainsi l’onction se pratique sur notre chair, mais son effet agit sur l’ame. De même l’action du baptême est tout extérieure, puisque le corps lui seul est plongé dans l’eau ; mais l’effet en est tout spirituel, puisqu’il nous affranchit du péché.

VIII. Ensuite, ou nous impose les mains en invoquant et en attirant sur nous l’Esprit saint par la bénédiction. Quoi donc ? Il sera permis au génie de l’homme de faire descendre l’Esprit sur l’eau, en étendant les mains sur elle, et d’animer ce mélange par un autre Esprit qui produit des merveilles étonnantes [1], et Dieu qui agit sur des

  1. Le texte de Tertullien laisse ici quelque obscurité à cause de son énergique concision. Selon les commentateurs, il désigne une machine hydraulique, ou plutôt certains enchantements qui étaient pratiqués, soit dans les cérémonies du baptême chez les hérétiques, soit chez les païens pour connaître l’avenir.