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Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 3.djvu/261

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c’est-à-dire, vous serez baptisés en lui ou par lui.

Mais pourquoi s’étonner qu’il ne baptisât point lui-même ? Quel aurait pu être son baptême ? Un baptême de pénitence ? Alors à quoi bon le Précurseur ? Un baptême pour la rémission des péchés ? Il la donnait d’une seule parole. Un baptême administré en son nom ? Il cachait le Dieu sous les abaissements de l’humilité. Un baptême au nom du Saint-Esprit ? Il n’était pas encore descendu d’auprès du Père. Un baptême au nom de l’Église ? Les Apôtres ne l’avaient pas encore édifiée. C’étaient donc les Apôtres qui baptisaient en qualité de ministres de Jésus-Christ, comme autrefois le Précurseur, et du même baptême que lui, de peur qu’on ne le croie différent, parce qu’il n’y en a pas d’autre que celui qui fut institué ensuite par Jésus-Christ, mais que les disciples ne pouvaient administrer. La gloire du Seigneur n’était pas encore achevée ni l’efficacité du baptême établie sur les mérites de la passion et de la résurrection. Or, notre mort ne pouvait être détruite que par sa passion, et notre vie réparée que par sa résurrection.

XII. Lorsque, nous appuyant sur cet oracle de notre Seigneur : « En vérité, si quelqu’un ne renaît de l’eau, il ne peut avoir la vie, » nous établissons que nul ne peut être sauvé sans le baptême, des esprits pointilleux ou téméraires nous adressent cette question : Avec votre principe, comment les Apôtres peuvent-ils être sauvés ? Car nous ne voyons point qu’ils aient été baptisés dans le Seigneur, à l’exception de Paul. Il y a mieux. Puisque Paul est le seul parmi eux qui ait reçu le baptême de Jésus-Christ, il suit invinciblement ou que ceux qui n’ont pas été plongés dans l’eau régénératrice sont damnés, pour sauver le principe, ou que cet oracle est convaincu de mensonge, si le salut leur est assuré sans le secours du baptême. J’ai entendu des imprudents raisonner de la sorte, et j’en prends Dieu à témoin, afin que l’on ne me suppose point