Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 3.djvu/274

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que je diminue, » l’œuvre de son ministre et de son devancier passa dans le Seigneur avec l’Esprit qui l’animait. Voilà pourquoi la formule de prières que Jean apprenait à ses disciples n’est point parvenue jusqu’à nous, parce que tout ce qui était terrestre devait disparaître devant ce qui était céleste. « Celui qui est de la terre, est-il dit, parle de la terre ; celui qui est venu du ciel rend témoignage à ce qu’il a vu. » Et comment tout ce qui vient du Christ ne serait-il pas céleste ? Aussi la prière dominicale est-elle divine.

Considérons donc, mes bien-aimés, la sagesse merveilleuse de son auteur. D’abord il nous ordonne de prier en secret. Par là il veut que l’homme sache bien que Dieu peut l’entendre et le voir dans l’intérieur de sa maison et même dans les lieux les plus cachés. En second lieu, il exige que le fidèle, au lieu de faire parade de sa foi, se contente d’offrir humblement l’hommage de sa religion à celui qui peut le voir et l’entendre partout. Etudions encore sa sagesse dans le précepte suivant. Quoiqu’il convienne à la foi et à la modestie de ne pas aborder le Seigneur avec une multitude de paroles, parce que nous sommes sûrs que de lui-même il veille sur les siens, toutefois cette brièveté, qui est la troisième recommandation de la sagesse, est pleine de substance, quand on veut en pénétrer l’esprit. Plus elle est courte en paroles, plus le sentiment s’épanche. En effet, elle ne renferme pas seulement en elle-même les devoirs de la prière, qui consistent dans l’adoration de Dieu et les supplications de l’homme, mais elle embrasse même toute la parole du Seigneur, toutes les règles de la discipline ; de sorte que l’Oraison Dominicale est réellement l’abrégé de l’Evangile.

II. Elle commence par un témoignage rendu à Dieu et par un acte de foi, quand nous disons : « NOTRE PÈRE QUI ETES AUX CIEUX. » Par ces mots, nous prions Dieu, et nous rendons notre foi agréable, parce que tout son mérite réside dans cette invocation : Notre Père ! Il est écrit : « A