Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 3.djvu/353

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la modestie, qui est la gardienne de la pudeur ; au travail, qui fuit les bagatelles ; à la frugalité, qui dédaigne le siècle. Recherchez les conversations dignes de Dieu, au souvenir de ce vers païen, sanctifié par l’Apôtre : « Les mauvais discours corrompent les bonnes mœurs. » Des compagnes bavardes, désœuvrées, adonnées au vin, passionnées pour le luxe, sont le plus grand obstacle à la résolution de garder le veuvage. Par la loquacité, elles glissent des paroles ennemies de la pudeur ; par le désœuvrement, elles éloignent de toute occupation sérieuse ; par l’intempérance, elles ouvrent la porte à tous les désordres, par l’amour du faste, elles alimentent le feu de la concupiscence. Jamais femme de ce caractère n’a su parler des avantages de la viduité. C’est que, pour parler le langage de l’Apôtre, elles se font un Dieu de leur ventre, et aussi de ce qui l’avoisine.

Voilà, compagne bien-aimée dans le service de Dieu, des recommandations qu’il était, à peu près superflu de vous développer après l’Apôtre, mais qui ne seront pas sans consolation pour vous, puisque, si Dieu l’a ainsi décidé, elles vous rappelleront ma mémoire.