Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 3.djvu/493

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ne sois réduit à en pleurer plusieurs qui, après avoir péché, n’ont point fait pénitence des impuretés, des fornications et des impudicités qu’ils ont commises. » Ici l’Apôtre ne dit pas qu’il faut réintégrer dans l’Église des hommes qu’il devait y retrouver, s’ils faisaient pénitence ; il dit seulement qu’il faut les pleurer et les rejeter, indubitablement afin que les fruits de leur pénitence fussent perdus. D’ailleurs celui qui venait de déclarer qu’il n’y avait pas de communauté possible entre la lumière et les ténèbres, entre la justice et l’iniquité, n’a pu parler ici de communion. Mais ils ne connaissent rien de l’Apôtre tous ceux qui, contrairement au caractère et aux allures de l’homme lui-même, contrairement à la règle et à la forme de ses disciplines, veulent que le docteur de la chasteté, même quand il parlait en son propre nom, l’ennemi déclaré de toute impudicité, et qui se montre tel partout, ait rendu la paix de l’Église à un incestueux, plutôt qu’à tout autre criminel plus excusable.

XVI. Il faut donc leur montrer nécessairement l’Apôtre dans tout son jour, et le défendre dans sa seconde épître aux Corinthiens, tel que je le connais dans toutes les autres, lui qui, non content de consacrer le premier dans sa première épître le temple de Dieu en ces termes : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que le Seigneur habite en vous ? » détermine par une loi spéciale la manière de purifier, de consacrer ce temple : « Si quelqu’un profane le temple de Dieu, Dieu le perdra ; car le temple de Dieu est saint, et c’est vous qui êtes ce temple. » Eh bien ! réponds-moi. Celui qui a dit : « Que personne ne se trompe soi-même, » c’est-à-dire que personne ne soit assez téméraire pour rendre à Dieu le temple qui a été profané, aurait-il réintégré le temple de Dieu qui a été profané, c’est-à-dire le misérable qui a été livré à Satan pour la perdition de sa chair ? De même encore, lorsque, rangeant parmi les autres criminels, je me trompe, à la tête des autres criminels « les adultères, les fornicateurs, les voluptueux,