Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 3.djvu/499

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est éternellement en Dieu. Considérez-vous de même comme étant morts au péché, et comme ne vivant plus que pour Dieu en Jésus-Christ notre Seigneur. »

Tu l’entends ? Jésus-Christ étant mort une fois, nul de ceux qui sont morts au péché après le Christ ne peut revivre pour le péché, et surtout pour un péché si grand. Ou bien, si la fornication et l’adultère peuvent être admis deux fois, Jésus-Christ peut donc mourir deux fois. L’Apôtre insiste encore là-dessus pour empêcher la prévarication de régner dans une chair mortelle dont il connaissait la faiblesse. « Comme vous avez fait servir vos membres à l’impureté et à l’injustice pour l’iniquité, dit-il, de même faites-les servir maintenant à la justice pour votre sanctification. » En effet, quoiqu’il ait déclaré « qu’il n’y avait rien de bon dans sa chair, » il parlait selon la lettre de la loi sous laquelle il avait vécu ; mais selon la loi de l’Esprit à laquelle il nous assujettit, il nous délivre de la faiblesse de la chair. « La loi de l’Esprit, dit-il, m’a affranchi de la loi du péché et de la mort. » Quand même il parlerait ici en partie au nom du judaïsme, il ne nous en applique pas moins la plénitude et l’intégrité des disciplines, puisque « c’est à cause de nous, dit-il, que Dieu a envoyé son propre Fils, revêtu d’une chair semblable à celle du péché, et à raison du péché il a condamné le péché dans la chair, afin que la justice de la loi soit accomplie en nous, qui ne marchons pas selon la chair, mais selon l’Esprit. En effet, ceux qui vivent selon la chair, recherchent les choses de la chair et ceux qui vivent selon l’esprit goûtent les choses de l’esprit. » Il a déclaré que l’affection pour les choses de la chair, c’était la mort. Il ajoute de plus qu’elle est l’ennemi de Dieu, et « que ceux qui vivent selon la chair, » c’est-à-dire dans l’affection pour les choses de la chair, ne peuvent plaire à Dieu. « Si vous vivez selon la chair, dit-il, vous mourrez. » Or, par l’affection de la chair et la vie de la chair, que devons-nous entendre, sinon tout ce qu’il rougit de nommer ?