Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 3.djvu/503

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se former une Église glorieuse, qui n’ait ni tache, ni ride, » après le baptême conséquemment, « mais qui soit pure et sans opprobre, dépouillant désormais les rides de la vétusté, comme une vierge ; sans la souillure de la fornication, comme une épouse ; sans aucune ignominie, parce qu’elle est purifiée. »

— Si tu essayais de répondre que les pécheurs, surtout ceux qui sont tombés dans les prévarications de la chair, sont retranchés de la communion, mais pour un temps, et qu’elle doit leur être rendue plus tard, après les délais et les expiations de la pénitence, conformément à la miséricorde de Dieu, « qui aime mieux le repentir du pécheur que sa mort, » il faudrait renverser ici une objection qui est le fondement principal de votre opinion. Nous déclarons, nous, que si la miséricorde divine avait trouvé bon de pardonner à ceux qui ont failli, après avoir embrassé la foi, l’Apôtre se fût exprimé ainsi : « Gardez-vous de participer aux œuvres de ténèbres, avant que les coupables aient fait pénitence ; ne mangez avec de pareils hommes qu’après qu’ils se seront roulés humblement aux genoux de leurs frères ; et enfin, quiconque aura profané le temple de Dieu, Dieu le perdra, s’il n’a couvert sa tête de toutes les cendres de l’Église. » Il aurait dû en effet déterminer la nature de la condamnation, puisqu’il condamnait pour un temps et à de certaines conditions, s’il est vrai qu’au lieu d’être perpétuelle, la rigueur de sa condamnation n’était que temporaire et conditionnelle. Or, puisque dans toutes ses Epîtres, d’une part, il défend d’admettre ces sortes de pécheurs, s’ils ont embrassé la foi ; et que de l’autre, il les retranche de la communion, s’ils ont été admis, et cela sans la moindre espérance de condition et de temps, il fortifie par là notre sentiment, en nous montrant que par « ce repentir qu’aime mieux le Seigneur, » il faut entendre cette pénitence qui, précédant la foi et le baptême, est préférée par lui à la mort de ce pécheur lavé une seule fois par la grâce de Jésus-