Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 3.djvu/519

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de la passion ! Rien de ce qui flatte n’est contraint. Au contraire, quelle violence dans la diversité des supplices et le génie inventif des bourreaux ! Qui a plus renié Jésus-Christ de celui qui l’a renié au milieu des instruments de mort, ou de celui qui l’a renié dans le plaisir, de celui qui ne l’a perdu qu’en gémissant, ou de celui qui s’est fait un jeu de le perdre ? Et cependant ces cicatrices, gravées sur son front dans les batailles de la foi chrétienne, demeurent comme un sujet de reproche pour le Christ, puisqu’elles ont essayé de vaincre, et ne laissent pas d’être glorieuses, quoiqu’elles aient fléchi avant d’avoir vaincu. Elles arrachent des soupirs au démon lui-même, avec sa misère, mais chaste ; avec son repentir plein de tristesse, mais qui du moins n’a point à rougir de solliciter son pardon auprès du Seigneur. Et après cela on pardonnerait de nouveau à des fornicateurs qui ont apostasie par un crime sans expiation possible ! C’est pour eux seuls que la chair serait faible ! Disons mieux ! qu’elle est forte cette chair qui parvient à briser l’Esprit !


FIN DES TRAITÉS DE TERTULLIEN.