Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 3.djvu/530

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ons-le de la terre des vivants, et que son nom soit effacé de la mémoire des hommes. Tertullien se sert du terme de sacrifice, pour marquer la célébration du mystère de l’Eucharistie. Les Chrétiens s’assemblaient avant le jour pour le célébrer ; chacun y recevait le corps de Jésus-Christ dans sa main, et après s’en être communié dans l’église, ils le portaient dans leurs maisons pour s’en communier avant le repas. Les fidèles se donnaient aussi dans l’église le baiser de paix, après la prière publique, excepté les jours de jeûne solennel, comme la nuit de Pâque. Il y en avait qui s’en abstenaient aussi lorsqu’ils jeûnaient en particulier, et qui s’abstenaient encore des prières du sacrifice les jours de station, sous prétexte qu’en recevant le corps de Jésus-Christ, on rompait le jeûne. Mais Tertullien les condamne, et veut qu’ils se conforment en tout à l’usage de l’Église, en sorte que tous assistent aux prières du sacrifice. Il permet néanmoins à ceux qui s’imposent des jeûnes particuliers de différer la communion du corps de Jésus-Christ jusqu’à l’heure de leur repas.

XI.

SUR LA PÉNITENCE.

Si l’homme n’eût point péché, il ne serait pas mort. Jésus-Christ est le seul homme qui soit exempt du péché, parce qu’il est en même temps Dieu et homme. De là vient la nécessité de la pénitence pour les autres. Elle est nécessaire pour tous les péchés du corps ou de l’esprit, d’action ou de pensée ou de volonté. Mais on n’accordait qu’une seule fois la pénitence publique, dont Tertullien marque les cérémonies, en disant : que pour adoucir les frères en faveur du coupable, on le faisait prosterner au milieu de la place, devant les veuves et les prêtres, avec le cilice et la cendre, défiguré à faire horreur, les prenant