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Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 3.djvu/61

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CONTRE HERMOGÈNE, CONTRE L’ÉTERNITÉ DE LA MATIÈRE.


I. Nous avons coutume d’opposer aux hérétiques, comme argument abrégé, la prescription de la postériorité. En effet, de ce que la règle de la vérité qui, même déclara d’avance qu’il y aurait des hérésies, est venue la première, il sort la présomption que les doctrines de l’hérésie sont postérieures, puisqu’elles étaient annoncées d’avance par la règle de la vérité qui les précéda. Or, la doctrine d’Hermogène est née d’hier, c’est un homme de notre temps qui vit au milieu de nous. Son génie inquiet le destinait naturellement à l’hérésie. Il se croit éloquent, parce qu’il parle beaucoup ; son impudeur, il la décore du nom de fermeté, et dire du mal de tout le monde, il l’appelle l’office d’une conscience vertueuse. Ajoutez à cela qu’il peint d’une manière illicite [1], et qu’il réitère le mariage ; d’un côté, faisant servir la loi de Dieu au profit de la passion ; de l’autre, la méprisant dans les pratiques de son art ; deux fois faussaire, ici en cautérisant les consciences, là en mutilant les Ecritures ; adultère depuis les pieds

  1. On lui reprochait de peindre les images des faux dieux.