ressentez, la mort qu’on vous fait souffrir, il vous vantera, il vous rétablira, il vous guérira, il vous ressuscitera. Admirable avantage de la patience que d’avoir un Dieu pour dépositaire de nos peines et de leurs récompenses ! N’en soyons point surpris ; c’est elle qui favorise les vertus les plus agréables au Seigneur, et qui sert le plus à l’observation de ses commandements. Elle fortifie la foi, elle amène la paix, elle aide la charité, elle instruit l’humilité, elle attend la pénitence, elle met le sceau à la douloureuse confession de nos fautes, elle gouverne la chair, elle dirige l’esprit. Elle arrête la médisance, elle empêche les rapines, elle triomphe des tentations, elle coupe la racine aux scandales, elle consomme le martyre. Elle fait la consolation du pauvre, inspire la modération du riche, soutient le faible, encourage le fort, réjouit le fidèle, attire le gentil à la foi, rend le serviteur cher à son maître, et le maître cher à son serviteur. Elle fait l’ornement des femmes et la gloire des hommes. On l’aime dans un enfant, on l’estime dans un jeune homme, on l’admire dans un vieillard ; enfin elle charme dans tout âge, dans tout sexe, dans toute condition.
Voulez-vous encore voir son portrait, son air, sa parure, si je puis m’exprimer de la sorte ? Elle a un visage doux et paisible, un front serein et uni, sur lequel ni la colère ni la tristesse ne forment jamais de nuages ; les sourcils sont toujours riants et les yeux toujours baissés ; non par honte, mais par modestie ; sa bouche est scellée, pour ainsi dire, de l’inviolable sceau du silence ; sa colère est celle des personnes qui ne se sentent coupables de rien. Si elle remue quelquefois la tête, c’est pour marquer le mépris qu’elle fait du démon ; si elle rit c’est pour insulter à cet esprit tentateur. D’ailleurs ses vêtements sont si purs et si justes, qu’on n’y remarque jamais ni tache ni enflure. Elle est assise sur le trône de son maître, dont l’esprit infiniment doux et tranquille n’est jamais agité par aucun tourbillon, ni obscurci par aucun nuage ; mais qui, au contraire, paraît toujours clair, toujours serein, toujours pur et tel qu’Élie le vit