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Page:Tertullien - Œuvres de Tertullien, édition Charpentier, 1844.djvu/260

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consacré aux idoles, ne le touche pas ; » à plus forte raison elle est souillée par la cérémonie, par l’habit, et par l’apparat, avec lesquels ces choses leur sont sacrifiées. De même la couronne prend la qualité des choses consacrées aux idoles ; car en cette cérémonie, habit et apparat, elle sacrifie aux idoles qui en ont été les auteurs, et auxquelles l’usage de la couronne est principalement et d’autant plus propre, autant qu’il ne peut être commun aux chrétiens à cause qu’il ne se trouvent point parmi ce qui touche les affaires et le service de Dieu. Par ce l’apôtre crie : « Fuyez l’idolâtrie, » savoir toute et chacune ; prends garde à reconnaître cette forêt et combien d’épines y sont cachées. Comme il ne faut rien donner à l’idole, aussi n’en faut-il rien prendre ; si c’est chose éloignée de la foi de s’asseoir à la table et au banquet des idoles, que sera-ce de paraître en leurs habits ? Quelle société y a-t-il entre Christ et Bélial . C’est pourquoi il dit « fuyez, » car il commande de faire un long et éloigné divorce d’avec l’idolâtrie, de ne s’en approcher en façon quelconque. Le dragon terrestre ne laisse pas d’attirer par son haleine les oiseaux de bien loin pour les engloutir. Saint Jean dit : « Mes enfants, gardez-vous des idoles. » Il n’entend pas que ce soit seulement de l’idolâtrie, c’est-à-dire de l’office et service qu’on fait aux idoles, mais des idoles, c’est-à-dire de leur effigie même, car c’est une chose indigne que l’image du Dieu vivant soit faite l’image de l’idole et du mort. Nous avons jusqu’ici prouvé que ce port et ornement de couronne est propre aux idoles, et par l’ordre de son origine, et par son visage, parmi la superstition ; et finalement que ne se trouvant point entre les choses concernant le service de notre Dieu, de tant plus celui-ci est censé appartenir et être aux idoles, à l’antiquité, solennité et office desquelles il convient, et de qui les portes, les hosties, les autels, voire les ministres et les prêtres sont couronnés. Tu as chez Claudius les couronnes de tous les ordres et collèges, prêtres et sacrificateurs. Nous avons aussi entremêlé et prouve cette distinction de a différence qu’il y a entre c es choses qui se font avec raison