diadème, car Jésus-Christ nous a faits rois à Dieu son père. Qu’as-tu à démêler avec une fleur périssable ? Tu as la fleur de la verge de Jessé, sur laquelle toute la grâce de l’esprit divin a reposé. C’est une fleur éternelle incorrompue, non flétrissable, laquelle le bon soldat choisissant s’est promu et avancé de grade en grade aux dignités célestes. Rougissez, vous soldats romains, compagnons de celui notre chrétien, qui n’a voulu prendre la couronne, et qui ne mérite d’avoir l’honneur d’être juge de lui, mais de quelque soldat de Mithra, lequel initié et reçu en sa milice dans une caverne, vrai et propre séjour du prince des ténèbres, reçoit, comme un bateleur qui veut contrefaire et contre-imiter le martyre, la couronne avec une épée, puis, l’ayant mise sur sa tête, est commandé la faire choir de sa main et peut-être de la rejeter par dessus l’épaule, en disant que Mithra est sa couronne. Et depuis ce jour-là, il n’est plus couronné, ce qui lui sert de marque de son approbation si d’aventure on veut faire épreuve en quelque lieu de son serment, et tout soudain il est tenu pour soldat de Mithra, s’il rejette la couronne et s’il a dit qu’elle était en son Dieu. Reconnaissons les ruses et desseins de Satan, qui affecte quelque chose du service de Dieu pour nous confondre et juger par la foi et religion des siens.
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