Aller au contenu

Page:Tertullien - Apologétique, trad Valtzing, 1914.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

les cuisiniers eux-mêmes d’Apicius ? — 7. Et pourtant personne ne se sent offensé de ce que ceux-là professent un nom transmis par le maître avec la doctrine. Sans donte, si quelqu’un prouve que l’auteur est mauvais et que la secte est mauvaise, il prouvera que le nom aussi est mauvais, digne de haine, à cause de la culpabilité de la secte et de l’auteur. Et par conséquent, avant de haïr le nom, il eût convenu de s’enquérir de la secte par l’auteur ou de l’auteur par la secte. — 8. Mais ici on néglige de s’enquérir de l’un et de l’autre, de les connaître, et on accuse le nom, on persécute le nom, et un mot seul suffit pour condamner d’avance une secte inconnue, un auteur inconnu, parce qu’ils portent tel nom, et non pas parce qu’ils sont convaincus.


Chapitre IV

1. Et précisément, après cette sorte d’introduction destinée à flétrir l’injustice de la haine publique dont nous sommes l’objet, je veux maintenant plaider la cause de notre innocence. Je ne réfuterai pas seulement les reproches qu’on nous fait, mais je les rétorquerai contre leurs auteurs, pour apprendre ainsi aux hommes qu’on ne trouve pas chez nous autres chrétiens ces crimes dont ils se savent eux-mêmes pertinemment coupables, et aussi pour qu’ils rougissent d’accuser, je ne dis pas des hommes irréprochables, étant eux-mêmes très mauvais, mais leurs pareils, à les entendre. — 2. Nous réfuterons, l’un après l’autre, les crimes qu’ils nous accusent de commettre en secret et ceux qu’on nous voit commettre en public, crimes pour lesquels on nous déclare ou criminels ou vains ou punissables ou ridicules.

3. Mais puisque, quand la vérité répond à tout par notre bouche, on lui oppose finalement l’autorité des lois, en disant ou bien qu’après les lois il n’y a plus