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Page:Tertullien - Apologétique, trad Valtzing, 1914.djvu/31

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mêmes avez coutume de les condamner et vous rappelez toujours ceux qu’ils ont condamnés.

5. Mais parmi tant de princes qui suivirent jusqu’à nos jours, de tous ceux qui ont le respect des lois divines et humaines, citez-en un seul qui ait fait la guerre aux chrétiens ! — 6. Nous, au contraire, nous pouvons citer parmi eux un protecteur des chrétiens, si l’on veut bien rechercher la lettre de Marc-Aurèle, ce très sage empereur, dans laquelle il atteste que la soif cruelle qui désolait l’armée de Germanie fut apaisée par une pluie accordée par hasard aux prières de soldats chrétiens. S’il n’a pas expressément révoqué l’édit de persécution, il en a publiquement neutralisé les effets d’une autre manière, en menaçant même les accusateurs d’une peine, et d’une peine plus rigoureuse encore. — 7. Que penser donc de ces lois que seuls exécutent contre nous des princes impies, injustes, infâmes, cruels, extravagants, insensés, que Trajan éluda en partie en défendant de rechercher les chrétiens, que ne fit jamais appliquer un Vespasien, bien qu’il fût le destructeur des Juifs, jamais un Hadrien, curieux scrutateur de toutes choses, jamais un Antonin le Pieux, jamais un Vérus. — 8. Et pourtant, des scélérats devraient, à coup sûr, être exterminés par les meilleurs princes, leurs ennemis naturels, plutôt que par leurs pareils.


Chapitre VI

1. Je voudrais maintenant que ces très religieux protecteurs et vengeurs des lois et des institutions nationales me répondissent au sujet de leur fidélité, de leur respect et de leur obéissance envers les sénatus-consultes de leurs pères : n’en ont-ils abandonné aucun, ne se sont-ils écartés d’aucun, n’ont-ils pas laissé