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Page:Tertullien - Apologétique, trad Valtzing, 1914.djvu/59

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d’entre vous qui vouent le jour de Saturne à l’oisiveté et aux festins, et qui s’écartent d’ailleurs aussi de la coutume juive, qu’ils ignorent.

12. Mais récemment on a publié dans cette ville une représentation nouvelle de notre Dieu : un scélérat, qui se loue pour exciter les bêtes fauves, a exposé en public un tableau avec cette inscription : « Le dieu des chrétiens, race d’âne. » Ce dieu avait des oreilles d’âne, un pied de corne, portait un livre à la main et était vêtu de la toge. Nous avons ri, et du nom et de la figure. — 13. Mais vraiment nos adversaires auraient dû à l’instant adorer ce dieu à double forme, puisqu’ils ont accueilli des divinités avec des têtes de chien et de lion, avec des cornes de chèvre et bélier, boucs depuis les reins, serpents depuis les cuisses, portant des ailes aux pieds et au dos. — 14. J’ai dit tout cela sans qu’il en fût besoin, ne voulant pas sciemment négliger de réfuter un seul des reproches que nous fait la renommée. Nous allons maintenant nous tourner vers l’exposé de notre religion et nous achèverons de nous justifier de toutes ces calomnies.


Chapitre XVII

1. Ce que nous adorons, c’est un Dieu unique, qui, par sa parole qui commande, par son intelligence qui dispose, par sa vertu qui peut tout, a tiré du néant toute cette masse gigantesque avec les éléments, les corps, les esprits qui la composent, pour servir d’ornement à sa majesté : c’est aussi pourquoi les Grecs ont donné au monde un nom qui signifie ornement (ko&smoj). — 2. Dieu est invisible, bien qu’on le voie ; il est insaisissable, bien que sa grâce nous le rende présent ; incompréhensible, bien que nos facultés puissent le concevoir : c’est ce qui prouve sa vérité et sa grandeur.