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Page:Tertullien - Apologétique, trad Valtzing, 1914.djvu/63

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les mystères de vos histoires et de vos mémoires, enfin jusqu’aux caractères de l’écriture, ces témoins et ces gardiens des faits, et (car c’est trop peu dire) vos dieux eux-mêmes, vos dieux, je le répète, et vos temples et vos oracles et vos cérémonies - tout cela, dis-je, est surpassé en antiquité par l’écrin qui renferme les livres d’un seul prophète, écrin où est gardé le trésor de la religion juive et par conséquent aussi de la nôtre. — 3. Si vous avez entendu le nom d’un Moïse (ne parlons pour le moment que de lui), il est contemporain d’Inachus l’Argien ; il est antérieur d’environ quatre cents ans (il n’en manque que sept) à Danaus, qui est, lui, le plus ancien de vos rois ; il est antérieur d’environ quatre mille ans au désastre de Priam ; je pourrais dire encore qu’il précéda Homère de cinq cents ans de plus, et les auteurs ne me feraient pas défaut. — 4. Les autres prophètes sont postérieurs à Moïse, mais les plus récents d’entre eux sont-ils moins anciens que vos sages, vos législateurs et vos historiens ?

5. Nous pourrions prouver tout cela par des calculs chronologiques : le travail ne serait pas difficile, mais démesuré, il ne serait pas ardu, mais trop long pour le moment. Il faut, en effet, mettre en œuvre de nombreux documents et se livrer à de longs calculs sur le bout des doigts ; il faut dépouiller les archives des nations les plus anciennes, des Égyptiens, des Chal-déens, des Phéniciens. — 6. Il faut consulter ceux de leurs concitoyens qui nous ont fourni ces connaissances, non seulement Manéthon l’Égyptien et Bérose le Chaldéen, mais encore Hiéromus le Phénicien, roi de Tyr ; et puis aussi leurs successeurs, Ptolémée de Mendès, Ménandre d’Éphèse, Démétrius de Phalère, le roi Juba, Apion, Thallus, et enfin Josèphe le Juif, historien national, qui s’est fait le vengeur des antiquités juives, et tantôt approuve, tantôt réfute les précédents. -