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Page:Tertullien - Apologétique, trad Valtzing, 1914.djvu/91

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approuvent les victimes, pourquoi on examine les entrailles des victimes plutôt que le cœur des sacrificateurs eux-mêmes ! — 7. Pendant que nous prions ainsi les mains levées vers Dieu, que des ongles de fer nous déchirent, qu’on nous suspende à des croix, que les flammes lèchent notre corps, que les glaives nous coupent la gorge, que les bêtes fauves bondissent sur nous : la seule attitude du chrétien qui prie le montre prêt a tous les supplices ! Allons, excellents gouverneurs, arrachez la vie à des hommes qui prient Dieu pour l’empereur ! Le crime sera là, où est la vérité, où est la fidélité à Dieu !


Chapitre XXXI

1. Mais peut-être que nous avons flatté l’empereur, et les vœux que nous avons adressés au ciel ne sont-ils que des mensonges, ayant pour but de nous soustraire au supplice ! — En vérité, il nous réussit, cet artifice, et sans doute vous nous permettez de prouver tout ce que nous soutenons pour notre défense ! — Vous donc, qui croyez que nous n’avons nul souci du salut des Césars, examinez les paroles de Dieu, ouvrez nos Ecritures ; nous ne les cachons pas et maints accidents les font tomber entre des mains étrangères. — 2. Elles vous apprendront qu’il nous a été ordonné de prier pour nos ennemis, jusqu’à rendre notre charité excessive, et de demander des biens pour nos persécuteurs. Or, quels sont les plus grands ennemis et les plus cruels persécuteurs des chrétiens, sinon ceux à l’égard de qui on nous accuse du crime de lèse-majesté ? — 3. Il y a plus : il est dit d’une manière claire et précise : « Priez pour les rois et pour les princes et pour les autorités, afin que tout soit tranquille pour vous. » En effet, quand l’empire est ébranlé, tous ses membres le sont aussi, et