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Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/102

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quelque chose du passé : de même que les fruits, lorsque la vieillesse commence à les rendre aigres et amers, veulent garder encore par quelque endroit leur éclat.

[3] Toutes ces lenteurs, toutes ces tergiversations coupables à l’égard de la pénitence procèdent d’une téméraire confiance dans la vertu du baptême. Certains du pardon indubitable de leurs fautes, ils dérobent, en attendant, le temps qui leur reste, et se donnent licence de pécher, au lieu d’apprendre à ne pécher point. [4] Combien pourtant est-il déraisonnable de ne pas accomplir la pénitence et de continuer à espérer le pardon de ses fautes ; autrement dit, de ne pas montrer l’argent et de tendre la main vers la marchandise ! C’est à ce prix en effet que Dieu a voulu mettre le pardon : il nous propose d’acheter l’impunité en donnant en échange la pénitence. [5] Si les marchands examinent d’abord les pièces qui représentent le prix stipulé, pour voir si elles ne sont pas élimées, rognées ou fausses, nous croyons que le Seigneur commencera par vérifier la qualité de la pénitence avant de nous accorder une récompense aussi magnifique que la vie éternelle.

[6] « Mais ajournons provisoirement la question de la sincérité de la pénitence. Il est évident, je suppose, que nous sommes corrigés au moment où nous sommes absous ? « Point du tout : mais bien lorsque le pardon est suspendu sur nos têtes et que nous avons encore devant nous la perspective du châtiment, lorsque nous ne méritons pas encore d’être libérés pour pouvoir mériter de l’être, lorsque Dieu menace, non lorsqu’il pardonne. [7] Quel est l’esclave, qui une fois passé à la