Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/122

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là est l’Église : mais l’Église c’est le Christ. Donc, lorsque tu tends les mains vers les genoux de tes frères, c’est le Christ que tu touches, c’est le Christ que tu implores. Et quand, de leur côté, tes frères versent des larmes sur toi, c’est le Christ qui souffre, c’est le Christ qui supplie son Père. Ce qu’un fils demande est vite accordé.

[7] Vraiment, c’est un bel avantage que se promet le respect humain, en tenant ses fautes cachées ! Ce que nous aurons soustraite la connaissance des hommes, le cacherons-nous à Dieu ? [8] Peut-on mettre en balance l’opinion des hommes et le jugement de Dieu ? Vaut-il mieux être condamné en secret que d’être absous au grand jour ? — Mais quelle triste chose que d’en arriver ainsi à l’exomologèse ! — [9] Sans doute, mais la souffrance mène à la guérison ; d’ailleurs quand il s’agit de faire pénitence il ne faut plus parler de souffrance, parce que l’acte est salutaire. Il est fâcheux d’être amputé, d’être brûlé par le cautère, d’être torturé par l’acidité corrosive de certaines poudres ; et cependant les incommodités qu’infligent ces remèdes trouvent leur justification dans les services qu’ils rendent, et font accepter le mal présent par la perspective du bienfait à venir.

XI. [1] Qu’est-ce, si, en dehors de la honte qui est leur principal souci, ils redoutent aussi la mortification du corps, parce qu’il leur faut vivre sans se baigner, tout sordides, privés de toute joie, dans la rudesse du sac, sous l’horreur de la cendre, le visage tout défait par le jeûne ? [2] Est-ce que par hasard c’est sous les vêtements écarlates, sous la pourpre de Tyr, qu’il nous faut supplier Dieu pour nos fautes ? En ce cas, voici une épingle