Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/126

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le vêtement, quand les païens se les imposent sans avoir offensé personne ? [7] Ce sont ces gens-là de qui l’Écriture a dit : « Malheur à ceux qui lient leurs péchés comme avec une longue corde. »

XII. [1] Si tu recules devant l’exomologèse, pense dans ton cœur à la géhenne que l’exomologèse éteint pour toi ; représente-toi d’abord la grandeur du châtiment, afin de ne plus hésiter à appliquer le remède. [2] Que devons-nous penser de la réserve profonde du feu éternel, quand nous voyons ses petits soupiraux jeter de tels coups de flammes que les villes voisines en sont entièrement détruites ou redoutent chaque jour le même sort ? [3] Les plus imposantes montagnes sont déchirées par l’enfantement de ce feu intérieur ; et ce qui nous prouve l’éternité du jugement, c’est que toutes crevassées, toutes consumées qu’elles sont, elles ne sont jamais anéanties. [4] Qui ne verra dans le supplice intérieur de ces montagnes l’image du jugement qui nous attend ? Qui n’avouera que de pareilles étincelles sont, pour ainsi dire, les traits, projetés comme en un jeu, d’un foyer immense, incommensurable ?

[5] Donc, puisque tu sais qu’après le premier rempart que Dieu t’a donné dans le baptême contre la géhenne, il te reste encore une seconde ressource dans l’exomologèse, pourquoi abandonnes-tu ton propre salut ? Pourquoi tardes-tu à recourir à un remède qui, tu le sais, doit te guérir ? [6] Les animaux eux-mêmes, qui n’ont ni langage ni raison, reconnaissent en temps voulu les remèdes qui leur sont providentiellement destinés. Le cerf, quand une flèche l’a transpercé, pour expulser de sa blessure le fer et les retards