Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/134

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Dieu a pu être appelé par le Seigneur une caverne de voleurs, mais non d’adultères et de fornicateurs.

[10] Ici encore c’est contre les psychiques que sera dirigé cet ouvrage ; contre la communauté d’idées qui précédemment m’unissait à eux. Qu’ils en profitent pour m’accuser davantage encore d’inconstance. De rompre avec un groupe n’a jamais été présomption de péché. Comme si l’on n’avait pas plus de chance de se tromper avec la foule, la vérité n’étant aimée que d’une élite ! [11] Je ne retirerai pas plus de déshonneur d’une inconstance profitable, que je ne tirerais de gloire d’une inconstance nuisible. Je n’ai pas honte de l’erreur à laquelle j’ai renoncé, parce que je suis ravi d’y avoir renoncé, parce que je me reconnais meilleur et plus chaste. Personne ne rougit de faire des progrès. [12] Même dans le Christ, la science a eu ses étapes par où l’apôtre a passé, lui aussi. « Quand j’étais petit enfant, je parlais comme un petit enfant, [je raisonnais comme un petit enfant] ; devenu homme, je me suis dépouillé de ce qui était de l’enfant. » [13] Tant il est vrai qu’il renonce à ses opinions premières, et qu’il ne commet aucune faute en devenant zélateur, non des traditions de ses pères, mais des traditions chrétiennes : n’allait-il pas jusqu’à souhaiter que fussent retranchés ceux qui conseillaient le maintien de la circoncision ?

[14] Plût au ciel qu’ils le fussent aussi, ceux qui mutilent la pure et véritable intégrité de la chair, en amputant, non pas l’épiderme superficiel, mais l’idéal intime de la pudeur même, puisqu’ils promettent le pardon aux adultères et aux fornicateurs à l’encontre de la discipline essentielle du nom chrétien. Et pourtant