Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/142

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sécherai toute chose », — « car le feu marchera devant sa face et brûlera ses ennemis », tuant non seulement le corps, mais les âmes aussi, pour la géhenne. [8] D’ailleurs, quel genre d’avertissement le Seigneur adresse-t-il à ceux qui jugent, lui-même le montre : « Vous serez jugés comme vous aurez jugé les autres. » Il n’a donc pas défendu de juger, il l’a prescrit. [9] Voilà pourquoi l’apôtre juge, et précisément dans une cause de fornication, « qu’il faut livrer un tel homme à Satan pour que périsse sa chair », faisant même un grief de ce que des frères n’étaient pas jugés devant les saints. Il ajoute : « M’appartient-il déjuger ceux qui sont dehors ? » [10] « Mais tu pardonnes pour qu’il te soit pardonné par Dieu. » Il n’y a de pardonnées que les fautes commises contre un frère, non pas celles qui l’ont été contre Dieu. C’est à nos débiteurs que nous déclarons remettre leurs dettes, dans l’oraison dominicale.

Mais quand il s’agit de l’autorité des Ecritures, il est inconvenant de tirer ainsi chacun de son côté sur la corde de la dispute en l’entraînant tantôt dans un sens, tantôt dans l’autre : on dirait que tel texte resserre les rênes de la discipline, tandis que tel autre les relâche, comme si elle était incertaine ; l’un jette bas le secours de la pénitence, par douceur ; l’autre le nie, par austérité. [11] Or l’autorité de l’Écriture demeurera dans ses propres limites, sans contradiction dans un sens ou dans l’autre, si le secours de la pénitence est déterminé par ses conditions particulières, sans indulgence générale, et si les causes en sont préalablement distinguées, sans embrouiller les cas.

[12] Or ces causes, nous nous accordons à reconnaître