Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/144

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que ce sont les péchés. Nous les divisons selon deux dénouements : les uns sont rémissibles, les autres irrémissibles ; d’après quoi, il n’est douteux pour personne que les uns méritent un châtiment, les autres une condamnation. [13] Toute faute est effacée ou par le pardon ou par une pénalité : le pardon naît du châtiment, la pénalité, delà condamnation. Pour établir cette distinction nous avons déjà mis en avant certains passages en sens contraire tirés de l’Écriture, et qui les uns retiennent, les autres remettent les péchés. [14] Mais Jean va nous instruire : « Si quelqu’un sait que son frère est coupable d’un péché non mortel, il priera, et la vie sera donnée à cet homme, parce que son péché ne va pas à la mort. » Voilà le péché rémissible. « 11 y a un péché qui va à la mort : ce n’est pas pour ce péché-là que je dis qu’il faut prier ». Voilà le péché irrémissible. [15] Ainsi là où il y a lieu de prier, il y a place aussi pour le pardon ; là où il n’y a pas lieu de prier, il n’y a pas non plus de place pour le pardon. D’après cette distinction entre les fautes, on peut établir une distinction dans la condition de pénitence. [16] Il y en aura une qui pourra aboutir au pardon, pour le péché rémissible ; une autre qui ne pourra à aucun prix y aboutir, pour le péché irrémissible. Il reste donc à examiner spécialement la condition de l’adultère et de la fornication, pour savoir dans quelle catégorie de péchés ils doivent être rangés.


III. --- PÉNITENCE DES PÉCHÉS IRRÉMISSIBLES

[1] Mais tout d’abord je veux résoudre une objection que soulèvent nos adversaires relativement à cette espèce de pénitence dont j’ai déclaré tout net qu’elle ne comporte point de pardon. « S’il y a, disent-ils