Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/148

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se faisant aucun crédit, obtiendra plus facilement ; l’autre, en éloignant toute présomption, prêtera un plus solide appui.


IV. -- GRAVITÉ DE L’ADULTÈRE

[1] Nous pouvons donc, après avoir ainsi distingué entre les espèces de pénitence, revenir à l’examen des péchés eux-mêmes, pour voir s’ils sont de ceux qui peuvent obtenir des hommes leur pardon. Tout d’abord, si nous appelons aussi fornication l’adultère, c’est que l’usage le veut. [2] La foi a, elle aussi, l’habitude de certains termes : ainsi dans tout cet opuscule nous restons fidèles à l’usage. Au surplus, que je dise adultère ou que je dise stupre, c’est la même étiquette attachée à la chair souillée. [3] Peu importe que l’on s’attaque à une femme mariée ou libre, du moment que ce n’est point votre légitime épouse ; de même, chambre à coucher ou carrefour, le lieu importe peu, où la pudicité est immolée. Tout homicide, même en dehors de la forêt, est un brigandage. [4] Pareillement, quel que soit le lieu, quelle que soit la complice, est adultère et commet un stupre, quiconque s’unit en dehors du mariage. Aussi chez nous les liaisons clandestines, elles aussi, c’est-à-dire celles qui n’ont pas été déclarées préalablement devant l’Église, risquent d’être traitées comme l’adultère et la fornication. Nous ne voulons pas que, contractées sous l’apparence d’un mariage, elles évitent l’accusation. [5] Quant aux autres fureurs impies des passions, qui, contre les lois de la nature, attentent aux corps et aux sexes, nous les excluons non pas seulement du seuil, mais de tout l’édifice de l’Église, parce que ce ne sont pas des péchés, mais des monstruosités.