Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/150

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V. -- INCONSÉQUENCE DES PSYCHIQUES

[1] Donc, quelle gravité il convient d’attribuer à l’adultère (et ceci s’applique également à la fornication), eu égard à la nature de son crime, la première loi de Dieu va nous le montrer. En effet, après avoir interdit le culte superstitieux des dieux étrangers et la fabrication des idoles, après avoir recommandé la sanctification du sabbat et prescrit à l’égard des parents un religieux respect qui vient immédiatement après celui qu’on doit à Dieu, il n’a point placé pour fortifier et confirmer ces articles d’autre précepte que celui-ci : « Tu ne commettras point d’adultère ». [2] Après la chasteté spirituelle et la sainteté, venait l’intégrité du corps ; et c’est pourquoi il l’a fortifiée en interdisant l’adultère qui en est l’ennemi. Comprends déjà la portée d’un délit dont il a placé l’interdiction après celle de l’idolâtrie. [3] Rien n’éloigne le second du premier. Rien de si près du premier que le second : ce qui arrive à la suite du premier est en une certaine mesure premier aussi. [4] Et donc l’adultère est parent de l’idolâtrie, car l’idolâtrie même a été souvent reprochée au peuple juif sous le nom d’adultère et de fornication : et l’adultère sera associé à cette faute pour le sort qui l’attend comme pour le rang qu’il occupe ; il sera lié à elle dans la condamnation comme il l’est dans la liste divine. [5] Bien mieux, après avoir dit : « Tu ne commettras point d’adultère », Dieu ajoute : « Tu ne tueras point. » Il a fait un traitement d’honneur à l’adultère qu’il place avant l’homicide, en tête de la loi la plus sainte, dans les premiers paragraphes de l’édit céleste, dans la formule où sont proscrites les fautes capitales. On peut connaître leur qualité à la place,