Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/156

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

n’ailles pas tendre la main vers le passé, ni regarder en arrière. [2] Car le passé n’est plus, selon Isaïe ; la rénovation vient de se faire, selon Jérémie ; oubliant ce qui est en arrière, nous nous avançons vers ce qui est devant nous, selon l’apôtre ; et la loi et les prophètes n’ont valu que jusqu’à Jean, selon le Seigneur. [3] Si nous partons précisément de la loi pour caractériser l’adultère, c’est à bon droit que nous partons de cette partie de la loi que le Christ n’a pas abolie, mais accomplie. Car les charges de la loi ont duré jusqu’à Jean, mais non les remèdes ; le joug des œuvres a été rejeté, mais non le joug de la discipline. La liberté due au Christ n’a point fait tort à l’innocence. [4] La loi de piété, de sainteté, de douceur, de vérité, de chasteté, de justice, de miséricorde, de bienveillance, de pudicité demeure intégrale. C’est dans cette loi qu’il est écrit : « Heureux l’homme qui méditera et le jour et la nuit ». D’elle, David a dit aussi : « La loi du Seigneur est irréprochable, elle convertit les âmes ; les droits du Seigneur sont droits, réjouissant les cœurs ; le précepte du Seigneur brille au loin, illuminant les yeux. » [5] Et l’apôtre : « C’est pourquoi la loi est sainte, le précepte est saint et excellent. » Donc ce précepte : « Tu ne commettras point l’adultère » l’est aussi. Il dit plus haut : « Détruisons-nous donc la loi par la foi ? Dieu nous en préserve ! Nous la fortifions. » Il veut dire : en ce qui touche les fautes qui, interdites maintenant par le Nouveau Testament, sont prohibées par un précepte encore plus appuyé. [6] Au lieu de « Tu ne commettras point l’adultère » : « Celui qui regarde avec concupiscence a déjà commis l’adultère