Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/158

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dans son cœur » ; et au lieu de « Tu ne tueras point » : « Celui qui dira à son frère « racha » s’exposera à la géhenne. » Cherche maintenant si la loi qui défend l’adultère subsiste, quand s’y ajoute celle qui défend la concupiscence.

[7] Au surplus, si quelques exemples vous favorisent tout bas, ils ne pourront entrer sérieusement en conflit avec la discipline que nous défendons. Car c’est en vain qu’aurait été surajoutée une loi qui condamne l’origine même des fautes, c’est-à-dire la concupiscence et le désir, non moins que l’acte même, si le pardon est accordé aujourd’hui à l’adultère sous prétexte qu’il lui a été accordé autrefois. [8] Pourquoi une sanction plus complète vient-elle aujourd’hui resserrer la discipline ? Est-ce pour que tes concessions amollissantes la rende encore plus indulgente ? Tu accorderas donc à l’idolâtre et à l’apostat son pardon, parce qu’autant de fois le peuple juif commit ces fautes, autant de fois nous voyons qu’il fut rétabli dans son premier état. [9] Tu rendras la communion à l’homicide, parce qu’Achab effaça par la prière le sang de Naboth, et que David expia par son aveu le meurtre d’Urie et l’adultère qui en avait été la cause. [10] Tu pardonneras aussi l’inceste, à cause de Loth ; les fornications compliquées d’inceste à cause de Judas, et les noces souillées par la prostitution, à cause d’Osée ; tu excuseras la réitération des noces, que dis-je la polygamie elle-même, à cause de nos pères. [11] Car il est juste d’accorder indistinctement le pardon aujourd’hui encore à toutes les fautes autrefois pardonnées, si l’on réclame pour l’adultère en se prévalant de quelque exemple ancien.