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Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/170

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[17] Tu interprètes heureusement la parabole en rappelant un pécheur qui vit encore. Mais l’adultère, le fornicateur, qui ne le tient pour mort aussitôt que perdu ? De quel front feras-tu rentrer un mort dans le troupeau, sur l’autorité de cette parabole qui n’y ramène point une brebis morte ? [18] Enfin, si tu te souviens des prophètes, quand ils gourmandent les pasteurs, n’est-ce pas Ézéchiel qui a dit ceci : « Pasteurs, voilà que vous dévorez le lait et que vous vous couvrez de la laine de vos brebis ; celles qui dans votre troupeau étaient vigoureuses, vous les avez tuées ; celles qui sont malades vous ne les avez pas soignées ; celles qui sont meurtries, vous ne les avez point pansées ; celles qui se sont égarées, vous ne les avez point ramenées ; celles qui se sont perdues, vous ne les avez point cherchées ! » [19] Leur fait-il donc des reproches pour une brebis morte qu’ils n’auraient pas pris souci de replacer dans le troupeau ? Non, il les accable de reproches pour avoir fait périr leurs brebis, pour les avoir laissé manger parles bêtes de la plaine. Or elles ne peuvent échapper à la mort ni à la dent des bêtes, si elles sont abandonnées. Mais il ne demande pas, qu’une fois perdues, mortes et mangées, elles soient réintégrées.

[20] Il en va pareillement de l’exemple de la drachme : même dans la maison de Dieu, dans l’Église, je veux bien qu’il se rencontre quelques péchés légers, en rapport avec le module et le poids de la drachme, qui s’y cachent, puis y soient découverts, et auxquels mette fin l’allégresse de la purification. [21] Mais pour l’adultère et la fornication, ce n’est pas la drachme, c’est le talent qui en donnerait la mesure ; pour les rechercher,