Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/172

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ce n’est pas de la faible lueur d’une lampe qu’il serait besoin, mais de tous les rayons du soleil. [22] Les a-t-on aperçus, aussitôt le coupable est chassé de l’Église sans plus tarder ; ce n’est pas de la joie qu’il procure à l’Église qui le trouve, c’est de l’affliction ; loin de provoquer les félicitations des voisins, il centriste les communautés voisines.

[23] Il résulte de cette confrontation de notre exégèse avec la leur, que les paraboles de la brebis et de la drachme s’appliqueront d’autant mieux au païen qu’elles ne peuvent s’appliquer au chrétien coupable de ces fautes. Aussi nos adversaires leur font-ils violence pour les adapter au chrétien.


VIII. -- L’ ENFANT PRODIGUE

[1] La plupart des interprètes de paraboles sont dupes de la même illusion qui se produit communément quand on veut rehausser un vêtement de l’éclat de la pourpre. On pense avoir parfaitement harmonisé les nuances des couleurs, on croit avoir assorti avec art leurs combinaisons : mais aussitôt qu’on examine l’ensemble et qu’on le développe à la lumière, la disparité des couleurs apparaît et toute l’erreur se dissipe. [2] Ils opèrent dans la même obscurité ceux qui, à propos de la parabole des deux fils, s’emparent de l’accord momentané qu’offre la couleur des figures et se soustraient à la vraie lumière de la comparaison que recouvre le sujet de cette parabole.

[3] Parées deux fils, ils entendent les deux peuples : l’aîné symboliserait le peuple juif, le plus jeune le peuple chrétien. Mais ils ne peuvent établir ensuite que le chrétien pécheur représenté par le plus jeune doive obtenir son pardon, s’ils ne réussissent à montrer dans l’aîné