Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/178

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doctrinal d’après les paraboles, mais qui interprétons les paraboles d’après notre fond doctrinal, nous ne prenons pas tant de peine pour torturer dans nos expositions chaque mot ; il nous suffît d’éviter toute contradiction. [2] Pourquoi cent brebis ? et pourquoi dix drachmes ? Que signifie ce balai ? C’est qu’il était nécessaire à qui voulait exprimer la grande joie que cause à Dieu le salut d’un seul pécheur de déterminer une certaine quantité numérique dont il montrerait qu’une unité s’était perdue ; il était nécessaire, vu l’attitude de la femme en train de chercher la drachme dans sa maison, qu’elle s’aidât d’un balai et d’une lampe. [3] Les investigations de cette sorte rendent certaines choses suspectes, et par la subtilité d’interprétations trop sollicitées détournent ordinairement du vrai. Il y a des circonstances qui sont mises là tout bonnement pour former la stucture, la composition, la trame de la parabole, et pour aboutir au but que l’exemple doit atteindre.

[4] L’histoire des deux fils tend évidemment à la même conclusion que celle de la drachme et de la brebis. Ils sont là pour la même raison que les récits auxquels ils se rattachent : à savoir, les Pharisiens qui murmurent parce que le Seigneur fréquente les païens. [5] Si quelqu’un doute que les publicains aient été des païens, dans la Judée déjà conquise par le bras de Pompée et de Lucullus, qu’il lise le Deutéronome : « Il n’y aura point d’impôt dépendant des fils d’Israël. » [6] Le nom des publicains n’eût pas été si odieux au Seigneur s’il n’avait été le nom d’étrangers qui exigeaient des péages pour l’air même, la terre et la mer. En associant les pécheurs aux publicains, il ne