Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/186

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chrétien, tout cela pour accorder la pénitence à l’adultère et à la fornication, il leur faudra ou pardonner les autres fautes également capitales ou continuera regarder comme impardonnables l’adultère et la fornication qui sont équivalents à ces fautes. [21] Mais mieux vaut ne pas étendre l’argumentation en dehors des limites du débat. Enfin, s’il était permis de transposer les paraboles en un autre sens, nous orienterions plutôt vers le martyre leur espoir ; car, seul, le martyre pourra réhabiliter le fils qui a dissipé tous ses biens, publier avec allégresse que la drachme a été retrouvée, se fût-elle égarée dans l’ordure, et ramener au troupeau sur les épaules du Seigneur lui-même, à travers les montagnes et les précipices, la brebis fugitive. [22] Mais nous préférons montrer peut-être moins de finesse en restant dans les Écritures, que d’en faire preuve à leur encontre. D’ailleurs nous devons respecter le sens du Seigneur aussi bien que sa loi. Pécher dans une interprétation n’est pas moins grave que pécher dans la pratique de la vie.


X. -- NÉCESSITÉ DE LA PÉNITENCE POUR LES PAÏENS -- LE LIVRE DU PASTEUR

[1] Nous avons donc secoué la nécessité d’appliquer aux païens ces paraboles et nous avons examiné ou admis l’obligation de ne pas interpréter autrement que ne le comporte la matière proposée. Voici maintenant qu’ils prétendent que l’injonction de faire pénitence ne saurait convenir aux païens, dont les fautes n’y sont pas soumises, puisqu’elles sont imputables à l’ignorance que la nature seule rend coupable devant Dieu. [2] Donc, les païens ne peuvent connaître le remède, eux qui ne connaissent pas le péril lui-même : la pénitence n’a de raison d’être que