Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/192

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parmi les pièces apocryphes et falsifiées, adultère lui-même, et par suite protecteur de ses pareils. [12] C’est de lui, du reste, que tu reçois l’initiation : peut-être te couvriras-tu de l’autorité de ce pasteur que tu représentes sur le calice, profanateur lui-même du sacrement chrétien, je dirais volontiers idole d’ivresse, asile de l’adultère qui viendra après que tu auras bu à ce calice, d’où tu n’absorbes rien plus volontiers que la brebis de la seconde pénitence. [13] Mais moi, je m’abreuve aux écrits de ce Pasteur que nul ne peut corrompre : ce sont eux qui m’offrent Jean avec le bain et le devoir de la pénitence : « Faites, me dit-il, de dignes fruits de pénitence, et ne dites pas : Nous avons Abraham pour père » (de peur sans doute qu’ils ne se prévalent, pour se donner l’agrément d’une nouvelle faute, du crédit paternel), « car Dieu peut de ces pierres susciter des enfants à Abraham ». [14] Ainsi il nous suit comme gens qui ne pèchent que jusqu’à ce terme, faisant le digne fruit de la pénitence : car quel fruit doit porter la pénitence, sinon une réforme effective ? Si c’est plutôt le pardon qui est le fruit de la pénitence, encore ne peut-il aller sans la cessation de la faute. Ainsi le renoncement au péché est la racine du pardon, afin que le pardon soit le fruit de la pénitence.


XI. -- JÉSUS ET LES PÉCHERESSES

[1] Voilà, en ce qui concerne l’Évangile, la question des paraboles traitée à fond. Si le Seigneur a eu telle attitude favorable aux pécheurs, par exemple lorsqu’il laisse toucher son corps par une pécheresse qui lui lave les pieds de ses larmes, les essuie avec ses cheveux, et prélude à sa sépulture en versant un parfum