Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/194

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dessus ; ou encore lorsqu’à la Samaritaine, dont un sixième mariage avait fait, je ne dis pas une adultère, mais une prostituée, il montre qui il était (ce qu’il ne faisait volontiers pour personne) : nos adversaires ne peuvent rien tirer de ces faits, même si c’était à des femmes déjà chrétiennes qu’il eût pardonné leurs fautes. [2] Car nous disons maintenant : cela n’est permis qu’au Seigneur ; qu’aujourd’hui le pouvoir de son indulgence opère ! Mais, au moment où il passa sur la terre, nous posons en fait qu’eût-il accordé à des pécheurs juifs leur pardon, il n’y aurait rien à préjuger de là contre nous. [3] Car la discipline chrétienne ne commence qu’au renouvellement du Testament et, comme nous l’avons dit déjà, à la rédemption de la chair, c’est-à-dire à la passion du Seigneur. Personne n’a été parfait avant que l’économie de la foi n’eût été découverte ; personne n’a été chrétien avant que le Christ n’ait été rétabli au ciel ; personne n’a été saint avant que l’Esprit-Saint ne soit venu du ciel pour régler la discipline elle-même.


XII. -- DÉCRET APOSTOLIQUE

[1] Or donc que ceux qui ont reçu dans les apôtres et par les apôtres un autre Paraclet, qu’ils ne veulent pas reconnaître dans ses propres prophètes et que par suite ils ne possèdent même plus dans les apôtres, nous prouvent maintenant, d’après les documents apostoliques, que les flétrissures d’une chair souillée postérieurement au baptême peuvent être lavées par la pénitence. [2] Quant à nous, nous voyons avec quelle rigueur, chez les apôtres aussi, après l’abolition des formes de l’ancienne loi, l’adultère est caractérisé, pour qu’on n’aille pas s’imaginer que la loi soit plus