Aller au contenu

Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/202

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de cendres, dans une attitude humiliée et propre à inspirer l’épouvante, devant les veuves et les prêtres. Il cherche à attirer sur soi les larmes de tous, il lèche la trace de leurs pas, il embrasse leurs genoux. Et toi, excellent pasteur, évêque bienveillant que tu es, pour que cet homme arrive à ses fins, ne répands-tu pas dans tes discours toutes les amorces de la pitié ? Ne cherches-tu pas tes biques dans la parabole de la brebis ? [8] Pour que ta brebis ne se sauve plus du troupeau (comme si ce qui ne lui a jamais été permis ne devait plus le lui être désormais), tu remplis les autres de crainte, au moment même où tu es le plus indulgent. [9] Et l’apôtre aurait pardonné si négligemment à une passion scélérate, fornication aggravée encore d’un inceste, sans exiger au moins du coupable ces marques légales de la pénitence que tu devrais avoir apprises de lui, sans formuler aucune menace pour l’avenir, sans rien dire du lendemain ? [10] Bien plus, il conjure plus loin les Corinthiens de faire preuve de charité à l’égard de cet homme : on dirait, non pas qu’il lui pardonne, mais qu’il lui fait réparation. — Et cependant je l’entends parler de « charité », non de « communion ». [11] Il écrit aux Thessaloniciens : « Si quelqu’un n’obéit pas aux instructions que nous donnons par cette lettre, notez-le et n’ayez point de rapport avec lui, afin qu’il en ait de la confusion. Ne le regardez pas comme un ennemi, mais reprenez-le comme un frère. » [12] Tant il est vrai qu’il aurait pu dire que la charité seule était accordée même au fornicateur, mais non la communion. Mais à l’incestueux il ne pouvait pas même accorder la charité, puisqu’il leur avait ordonné de le chasser d’au milieu d’eux et à plus forte raison de leur cœur.