Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/204

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[13] —Mais il craignait que Satan ne le frustrât au sujet de la perte de cet individu qu’il avait lui-même livré à Satan ; ou que condamné à la perdition de sa chair, il ne fût dévoré par une tristesse trop grande. — [14] Ici, ils entendent par ces mots « perdition de la chair » l’exercice de la pénitence qui suffit, selon eux, à satisfaire à la justice de Dieu en exterminant la chair par les jeûnes, la malpropreté, la négligence des soins corporels et la recherche de toutes les autres mortifications. Et ils en tirent argument pour soutenir que le fornicateur, et à plus forte raison l’incestueux, ne fut pas livré par l’apôtre à Satan pour sa perdition, mais pour son amendement, comme devant mériter par cette mort de la chair, c’est-à-dire par cette lutte contre la chair, un pardon qu’il a réellement obtenu.

[15] Il est clair cependant que ce même apôtre livra à Satan Hyménée et Alexandre afin de leur apprendre à ne plus blasphémer, comme il l’écrit à son cher Timothée.

— Mais il dit lui-même qu’il lui a été donné une épine, un ange de Satan, chargé de le souffleter pour rabattre en lui l’orgueil.

[16] — S’ils touchent à ce point pour nous faire croire que Paul livra ces hommes à Satan pour leur amendement, non pour leur perdition, quel rapport peut-il y avoir entre le blasphème et l’inceste, et une âme pure de ces souillures ; que dis-je ? une âme élevée au plus haut degré de sainteté et d’innocence, qui chez l’apôtre était réprimée par des « soufflets », c’est à-dire, à ce que l’on affirme, par une douleur d’oreille ou de tête ? [17] Mais l’inceste et le blasphème valaient bien qu’il