Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/210

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première épître à d’autres délinquants qui, par leur mauvaise conduite, aient centriste l’apôtre et aient été contristés par lui, et qui aient reçu des réprimandes, comme le dit la seconde épître ; et si parmi eux il en est un qui dans cette seconde épître ait pu obtenir son pardon. [4] Remarquons que toute la première épître est écrite, pour ainsi dire, non pas avec de l’encre, mais avec du fiel ; elle est courroucée, indignée, dédaigneuse, menaçante, haineuse, et elle s’en prend pour chaque crime particulier à ceux qui en étaient devenus comme les adjudicataires. [5] Ils avaient poussé à bout les schismes, les rivalités, les dissensions, la présomption, l’orgueil et les disputes ; il fallait leur faire sentir le poids du ressentiment, les réprimer par le blâme, les mettre au point par la hauteur, les réintégrer dans la voie par la sévérité. Et quel aiguillon d’humiliation son ressentiment leur faisait sentir ! [6] « Je rends grâce à Dieu de ce que je n’ai baptisé aucun de vous, sauf Crispus et Gaius, afin que nul ne puisse dire qu’il a été baptisé en mon nom. Je n’ai rien voulu savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié. [7] Il me semble que Dieu nous a choisis, nous les derniers des apôtres, comme condamnés aux bêtes, puisque nous avons été donnés en spectacle au monde, aux anges et aux hommes et que nous sommes devenus les ordures de ce monde, les balayures de tous. » Ou encore : « Ne suis-je pas libre ? ne suis-je pas apôtre ? n’ai-je pas vu le Christ Jésus notre Seigneur ? » [8] Mais avec quelle hauteur est-il amené à dire : « Pour moi, je me mets fort peu en peine d’être jugé par vous ou par un tribunal humain ; je ne me juge même pas moi-même. » Et : « Personne ne