Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/224

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[9] Je te le demande, l’homme qui a gravé de telles paroles dans nos cœurs avait-il rappelé un fornicateur dans l’Église ? ou les écrit-il pour que tu n’ailles pas croire maintenant qu’il ne l’ait rappelé ?

Ces passages doivent à la fois servir de prescription à l’égard de ce qui précède et de préjugé à l’égard de ce qui suit. [10] Car vers la fin de l’épître il dit : « Je crains que, quand je viendrai de nouveau, Dieu ne m’humilie et que je n’aie à pleurer beaucoup ceux qui, ayant péché, n’ont point fait pénitence des impuretés, des fornications et des libertinages qu’ils ont commis. » Il n’a pas décidé en tout cas qu’il fallait réintégrer, s’ils faisaient pénitence, ces hommes qu’il devait trouver dans l’Église, mais qu’il fallait pleurer sur eux et les rejeter sans hésitation pour qu’ils perdent le bénéfice de la pénitence. [11] Du reste il n’a pu parler ici de communion, lui qui, plus haut, avait nié qu’elle fût possible entre le jour et les ténèbres, la justice et l’iniquité. Mais ils ne connaissent rien de l’apôtre, tous ces gens-là qui, en dépit de son caractère et de son but, contrairement à la loi et à la règle de sa doctrine conjecturent que cet apôtre, maître de toute sainteté même quand il parlait de son autorité propre, lui qui en toute circonstance maudissait et faisait expier l’impureté, ait rendu la paix de l’Église à un incestueux plutôt qu’à quelque autre coupable plus digne d’indulgence.


XVI. -- SAINT PAUL ET LA CHAIR

[1] Il est donc nécessaire qu’on leur apprenne à connaître l’apôtre. Je veux prouver qu’il est dans la seconde épître aux Corinthiens tel qu’on le voit dans toutes les autres ; lui qui, dans la première épître, a, le premier de tous, consacré le temple de Dieu : « Ne