Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/232

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ou de ceux du châtiment ? Si la fornication obtient son pardon, on ne manquera pas de la désirer. Il sied mieux à un apôtre de prémunir contre les feux du châtiment. Mais si c’est le châtiment qui brûle, la fornication que le Châtiment attend ne peut donc obtenir son pardon.

[17] Quand il prohibe le divorce, il met à sa place, selon le précepte du Seigneur, pour lutter contre l’adultère, ou bien la persévérance dans le veuvage ou bien une réconciliation pacifique, parce que « quiconque renvoie sa femme, hors le cas d’adultère, la rend adultère : et quiconque épouse une femme renvoyée par son mari commet l’adultère ».

[18] Que de préservatifs l’Esprit Saint établit pour éviter le renouvellement d’une faute, dont il ne veut point renouveler le pardon ! Ne dit-il pas partout que le meilleur pour l’homme, c’est d’être ainsi : « Es-tu lié à une femme ? ne cherches pas à te délier d’elle », pour ne pas donner occasion à l’adultère. « N’es-tu pas lié à une femme ? ne cherche point de femme », pour conserver ton avantage. [19] « Si tu prends femme, tu ne pèches pas ; et si une vierge se marie, elle ne pèche pas. Toutefois ces personnes connaîtront les tribulations de la chair. » Et ici, c’est pour les épargner qu’il leur donne cette autorisation. « Au reste le temps est court : que ceux qui ont des femmes soient comme n’en ayant pas, car la figure de ce monde passe », ce monde qui n’a plus besoin du « Croissez et multipliez ».

[20] Ainsi l’apôtre veut que nous vivions exempts de soucis : « car ceux qui ne sont pas mariés se préoccupent