Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/246

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ce monde. [8] Mais je vous écris que si quelqu’un portant le nom de frère est fornicateur ou idolâtre (quel crime plus solidaire ?), ou fripon (quel crime plus voisin ?), etc., il ne faut point prendre de nourriture avec lui (à plus forte raison l’Eucharistie), car un peu de levain aigrit toute la pâte. » [9] De même à Timothée : « N’impose légèrement les mains à personne, et ne communique point avec les fautes d’autrui. » De même aux Ephésiens : « N’ayez point de commerce avec eux, car autrefois vous étiez ténèbres. » [10] Et encore plus fortement : « Ne vous associez point aux œuvres infécondes des ténèbres ; bien plus, réprouvez-les. Car ce qu’ils font en secret est honteux aussi à dire. » [11] Quoi de plus honteux que les impudicités ? Mais s’il invite les Thessaloniciens à s’éloigner d’un frère qui vivait dans la paresse, combien plus, s’il s’agit d’un fornicateur ? Tels sont en effet les préceptes du Christ, qui » aime l’Église, qui « s’est livré lui-même pour elle afin de la sanctifier, la purifiant par le baptême d’eau dans sa parole pour se constituer une Église glorieuse, sans tache et sans ride », bien entendu après le baptême, « et qui serait pure et sans opprobre », c’est-à-dire sans ride de vieillesse, telle une vierge, sans souillure de fornication, telle une fiancée, sans aucune opprobre d’avilissement, telle une créature purifiée.

[12] Et que dire, si ici encore, tu te mettais en tête de répondre qu’effectivement la communion est enlevée aux pécheurs, surtout à ceux dont la chair s’est souillée, mais momentanément, et qu’elle doit leur être rendue après les sollicitations de la pénitence, selon cette grande miséricorde de Dieu qui lui fait préférer