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Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/248

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à la mort du pécheur son repentir ? [13] Il faut à tout prix ruiner la base même de votre opinion. Aussi répondrons-nous que s’il avait plu à la miséricorde divine de se manifester de nouveau même à ceux qui ont failli après la foi, l’apôtre aurait dit : « Ne participez pas aux œuvres de ténèbres », à moins que les pécheurs n’aient fait pénitence, et : « Ne prenez même pas la nourriture avec de telles gens », à moins que, de leurs prosternements, ils n’aient essuyé les souliers de leurs frères ; et : « Celui qui aura profané le temple de Dieu, Dieu le perdra », à moins qu’il n’ait dans l’Église secoué de sa tête la cendre de tous les foyers. [14] Il aurait dû en effet, pour les condamnations qu’il portait, fixer le terme et les conditions, si ces condamnations étaient vraiment temporaires et conditionnelles, et si sa rigueur n’était point à perpétuité.

Or, comme dans toutes les épîtres, il défend d’admettre cette sorte de pécheurs qui ont déjà embrassé la foi ; et que s’ils ont été admis, il les retranche de la communion sans aucune espérance de condition ni de temps, il appuie notre avis personnel en montrant que le repentir qu’aimé le Seigneur, c’est celui qui venant avant la foi, avant le baptême, est préféré à la mort du pécheur, lequel ne doit être lavé qu’une fois par la grâce du Christ, du Christ qui n’est mort qu’une fois pour nos péchés. [15] Cette vérité, l’apôtre l’a établie aussi dans sa propre personne. Car affirmant que « le Christ est venu pour sauver les pécheurs, au premier rang desquels Paul avait lui-même été », qu’ajoute-t-il ? « Et j’ai obtenu miséricorde, parce que j’ai agi par ignorance, étant encore incrédule. » [16] Ainsi cette clémence