Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/252

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[4] Quiconque aura observé ce constant accord de l’Esprit sera initié par l’Esprit même à l’intelligence de ses paroles. Il s’agissait d’une femme hérétique qui s’était mise à enseigner ce qu’elle avait appris des nicolaïtes et introduisait furtivement leurs doctrines dans l’Église. L’Esprit la pressait avec raison de faire pénitence. [5] Qui peut douter qu’un hérétique, dévoyé par les leçons reçues, puis s’apercevant de sa chute, et l’ayant expiée par la pénitence, n’obtienne son pardon et ne rentre dans l’Église ? C’est pourquoi, chez nous aussi, tout comme le païen et plus encore que le païen, l’hérétique, une fois lavé de son double nom de païen et d’hérétique par le baptême de vérité, est admis dans l’Église ? [6] Si tu es certain que ce fut après avoir embrassé la foi de vie que cette femme se jeta ensuite dans la mort de l’hérésie en sorte qu’elle ait réclamé pour elle, non pas à titre d’hérétique, mais à titre de chrétienne pécheresse, le pardon qui naît de la pénitence, eh bien soit ! qu’elle fasse pénitence ! mais pour preuve de sa prostitution, sans toutefois obtenir la réconciliation. Ce sera cette pénitence dont nous reconnaissons plus encore que vous l’obligation ; mais, quant au pardon, nous le réservons à Dieu.

[7] Enfin la même Apocalypse, dans les passages qui suivent, condamne à l’étang de feu sans aucun adoucissement conditionnel les éhontés et les fornicateurs, de même que les lâches, les incrédules, les homicides, les empoisonneurs, les idolâtres, tous ceux qui ont commis ces crimes étant déjà chrétiens. [8] Il ne s’agit pas des païens quand elle dit des fidèles : « Ceux qui auront vaincu auront ces biens en héritage