Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/262

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y conformait de loin ces pensées. Il devait dire plus clairement à la fin : « Si quelqu’un sait que son frère a commis un péché qui ne va pas à la mort, qu’il prie, et le Seigneur accordera la vie à celui dont le péché ne va pas à la mort. Mais il y a un péché qui va à la mort ; ce n’est pas pour celui-là que je dis qu’on doive prier. » [28] Il se souvenait que Dieu défendit à Jérémie de l’implorer pour le peuple qui avait commis des fautes mortelles : « Toute injustice est une faute et il y a une faute qui va à la mort. Mais nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche pas. » Il s’agit évidemment ici du péché qui conduit à la mort.

Il ne te reste plus que deux alternatives : ou bien nier que l’adultère et la fornication soient des fautes mortelles, ou bien avouer qu’ils sont irrémissibles et qu’il n’est pas même permis de prier pour eux.


XX. -- LETTRE AUX HÉBREUX -- PRESCRIPTIONS DU LÉVITIQUE

[1] Donc la discipline des apôtres établit en termes non équivoques la doctrine de toute sainteté à l’égard du temple de Dieu et en fixe les limites essentielles. Elle extirpe de l’Église tout ce qui viole la chasteté, sans mention aucune de réconciliation. Je veux cependant produire encore par surcroît le témoignage d’un des compagnons des apôtres, qui est de nature à confirmer par une sentence tout à fait analogue la discipline des maîtres.

[2] Il y a, adressée aux Hébreux, une œuvre de Barnabe, cet homme assez recommandé par Dieu pour que Paul l’ait placé à côté de lui quand il rappelle qu’il a fidèlement observé la tempérance : « Ou suis-je le seul avec Barnabe qui n’ait pas la permission de faire cela ? » En tous cas, l’épître de Barnabé