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Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/270

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pour en venir maintenant à cet autre point, je veux faire une distinction entre la doctrine des apôtres et leur pouvoir. La discipline gouverne l’homme ; le pouvoir le marque d’un caractère spécial. Mais encore, qu’est-ce que le pouvoir ? c’est l’Esprit, et l’Esprit c’est Dieu. [2] Qu’enseignait donc l’Esprit ? qu’il ne fallait avoir aucun rapport avec les œuvres de ténèbres. Observe ce qu’il ordonne. Et qui pouvait pardonner les fautes ? Cela n’appartient qu’à lui. « Qui en effet remet les fautes, sinon Dieu seul ? » Il s’agit, bien entendu, des fautes mortelles commises contre lui et contre son temple. [3] Car, en ce qui touche les péchés commis contre toi, il t’ordonne, dans la personne de Pierre, de les pardonner septante fois sept fois. C’est pourquoi, s’il était établi que les bienheureux apôtres aient eux-mêmes usé d’indulgence à l’égard des fautes dont le pardon dépend, non de l’homme, mais de Dieu, c’est qu’ils l’auraient fait, non pas en vertu de la discipline, mais en vertu de leur pouvoir personnel. [4] Ils ont ressuscité les morts, ce que Dieu seul a fait ; ils ont guéri les malades, ce que personne n’a fait, sauf le Christ ; bien plus, ils ont infligé des châtiments, ce que le Christ n’a pas voulu faire : car il ne convenait pas qu’il fît souffrir, lui qui venait pour souffrir. Ananias et Elimas furent frappés, Ananias de mort, Elimas de cécité, pour qu’il fût prouvé par là même que le Christ aurait pu en faire autant.

[5] De même les prophètes avaient pardonné à des pénitents l’homicide et aussi J’adultère, parce qu’ils manifestèrent également les preuves de leur sévérité. Mais toi, l’homme apostolique, exhibe-moi maintenant tes