Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/284

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droit à l’entrée de l’Église. [2] Dans les ténèbres, ordinaire abri de leur débauche, des hommes, des femmes, sont violentés, et demandent la paix à ces gens qui sont en péril de la leur.

D’autres ont recours aux mines et ils reviennent, avec le droit de participer à la communion, de ces lieux où déjà un autre martyre serait nécessaire pour les péchés nouvellement commis après le martyre.

[3] Qui, en effet, vit ici-bas dans la chair sans commettre de fautes ? Qui peut s’intituler martyr, tant qu’il habite ce monde, tant qu’il intrigue, monnaie en main, tant qu’il est assujetti au médecin et à l’usurier ? Supposons que déjà le glaive soit suspendu sur sa tête, que ses membres soient étendus sur le gibet ; supposons qu’attaché au poteau, il soit déjà livré au lion ; que, fixé sur la roue, déjà on approche de lui la flamme : au milieu même, dis-je, de la certitude et de la possession du martyre, qu’est ce qui permet à un homme de pardonner des fautes réservées à Dieu, des fautes que Dieu a condamnées sans admettre d’excuse, et que les apôtres (martyrs eux-mêmes, je suppose !) n’ont pas crues non plus susceptibles de pardon ? [4] Car enfin Paul avait déjà combattu contre les bêtes à Éphèse quand il porta une sentence de mort contre l’incestueux. Qu’il suffise au martyr d’avoir expié ses propres péchés. Il n’appartient qu’à un ingrat ou à un orgueilleux de répandre aussi sur les autres ce qu’il n’a obtenu qu’à grand’peine. Qui peut racheter la mort d’autrui par la sienne, sinon le seul Fils de Dieu ? Car, au milieu même de sa passion, il délivra le larron. Il était venu, pur lui-même de tout péché et parfaitement saint,