Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/286

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afin de mourir pour les pécheurs. [5] Toi qui te fais son émule en pardonnant les péchés, si tu es toi-même sans péché, alors souffre pour moi. Mais si tu es un pécheur, comment l’huile de ta petite lampe pourra-t-elle nous suffire, à toi et à moi ?

[6] Je tiens aussi maintenant un moyen de reconnaître la présence du Christ. Si le Christ est dans le martyr pour que le martyr absolve les adultères et les fornicateurs, qu’il publie les secrets des cœurs, afin de pouvoir ainsi pardonner les fautes : et alors, c’est bien le Christ. [7] Voilà en effet comment Notre Seigneur Jésus-Christ a manifesté sa puissance : « Quelles mauvaises pensées roulez-vous dans vos cœurs ? Lequel est le plus facile, de dire au paralytique : Tes péchés te sont remis ; ou : Lève-toi et marche ? Afin donc que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de remettre les péchés, je te dis, paralytique : Lève-toi et marche. » [8] Si le Seigneur a été si soucieux de prouver sa puissance qu’il a révélé leurs pensées et ordonné ainsi la guérison pour ne pas être cru incapable de remettre les péchés, il ne m’est point permis de croire que la même puissance réside dans quelqu’un, sans en voir les mêmes preuves. [9] Mais en demandant au martyr de pardonner aux adultères etaux fornicateurs, tu confesses toi-même que des crimes de cette sorte ne peuvent être effacés que par un martyre personnel, toi qui présumes le même effet du martyre d’autrui. Le martyre aussi sera, ce me semble, un second baptême. [10] Car il est dit : « J’ai encore un second baptême. » Voilà pourquoi de la blessure ouverte au flanc du Seigneur, il découla de l’eau et du sang, matières de l’un et l’autre baptême. Je puis