Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/94

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la mort. » Donc la pénitence est vie, puisqu’elle est préférée à la mort. Jette-toi sur elle, toi pécheur qui me ressembles (mais qui es encore moins coupable que moi, car je reconnais ma supériorité dans le péché) ; embrasse-la comme le naufragé se saisit d’une planche de salut. [3] Elle te soutiendra au-dessus des flots de la prévarication où tu enfonçais, et te portera jusqu’au port de la clémence divine. Saisis l’occasion d’une chance inespérée, afin que toi, qui n’étais jadis devant le Seigneur que la goutte d’eau d’un vase, la poussière d’une aire, la tasse du potier, tu deviennes cet arbre qui est planté le long des eaux, éternellement verdoyant, qui porte des fruits dans sa saison et qui ne verra ni le feu ni la hache. [4] Repens-toi de tes erreurs puisque tu as trouvé la vérité ; repens-toi d’avoir aimé ce que Dieu n’aime pas, puisque nous-mêmes nous ne permettons pas à nos serviteurs de ne pas haïr ce qui nous déplaît. La règle de la déférence est dans la conformité des sentiments.

[5] L’énumération des bienfaits de la pénitence est une matière qui s’étend fort loin et qui aurait besoin d’un long discours. Pour nous, qui devons nous borner, nous n’insisterons que sur un seul point : ce que Dieu commande est bon, est excellent. [6] Je regarde comme téméraire toute discussion sur la bonté d’un précepte divin. Ce n’est pas parce qu’il est bon que nous devons y prêter l’oreille, mais parce que Dieu l’a prescrit. Pour nous inciter à faire preuve d’obéissance, la majesté de la puissance divine et l’autorité de celui qui ordonne sont plus décisives que