Page:Tertullien - De paenitentia. De pudicitia, 1906.djvu/96

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l’intérêt de celui qui obéit. [7] Est-ce un bien de se repentir ou non ? Pourquoi l’examiner ? Dieu l’ordonne. Et non seulement il l’ordonne, mais il y exhorte. Il nous invite par l’espoir d’une récompense, celle du salut ; quand il déclare avec serment : « Je suis le Dieu vivant », il veut qu’on le croie.

[8] Heureux que nous sommes : Dieu fait serment à cause de nous ! Mais malheureux que nous sommes, si nous ne croyons aux serments du Seigneur. Une recommandation que Dieu fait si instamment, à laquelle il apporte (comme cela se passe parmi les hommes) l’attestation d’un serment, doit être acceptée et observée avec un profond respect, afin que, demeurant constamment dans l’assurance de la grâce divine, nous puissions participer constamment aussi à son profit et à sa récompense.

V. [1] Car je prétends ceci, que la pénitence qui a été montrée et annoncée par la grâce de Dieu et qui nous rétablit dans la grâce du Seigneur, ne doit plus, une fois connue et entreprise, être annulée après cela par un retour au péché. [2] Tu ne peux plus désormais te couvrir d’aucun prétexte d’ignorance, si après avoir connu le Seigneur et reçu ses préceptes, après avoir enfin fait pénitence de tes fautes, tu retombes dans le péché. [3] Ainsi plus tu es dégagé de l’ignorance, plus tu demeures englué dans la révolte. Car si tu avais commencé de te repentir de tes fautes parce que tu avais commencé de craindre le Seigneur, pourquoi as-tu préféré interrompre ce que tu avais fait sous l’empire de la crainte, si ce n’est parce que tu as cessé de craindre ? [4] Ce qui détruit la crainte, c’est la révolte,